mercredi 23 mars 2011

Lioran

Lioran, de Denis Peiron


Il n’arrive pas à nouer ses lacets.
Il n’arrive plus à nouer ses lacets.
Ses mains refusent de répondre.
Ses mains d’enfant ne répondent qu’à la peur.
Aux balles, aussi, qui de part et d’autre ont percé l’air,
percé les corps, d’autres corps, à la sortie du virage.

Marseille, couche-toi !

Marseille s’est couché en plein champ,
s’est relevé.

Je ne sais ce qu’à cet instant il a en tête,
lui qui ne croit plus en Dieu.

Je sais seulement ce que pensent ses mains,
ses mains d’enfant enlacées par la peur.

1 commentaire:

  1. C'est vraiment un très beau poème. Merci, frère inconnu mais proche!
    Marina
    http://www.marinapoydenot.net/

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